« Les dessins téléphoniques » de Mado Pourtin-Mousnier ont commencé lors de longs entretiens téléphoniques avec ses proches début 2017 et ont duré presque deux ans.
Vous avez peut-être déjà vu ces agendas chargés de motifs, de traits raturés, de spirales infinies, de formes géométriques, de grands yeux et de gribouillis… Vous-même lors de prises de notes en réunion, vous avez peut-être utilisé cet art à tromper l’ennui, le stress et exprimé votre désir de vous évader. La main crée le mouvement sans réelle anticipation et réflexion et l’attention est détournée par l’écoute d’une voix, d’une parole ou d’un discours.
Ces petits dessins instinctifs, froissés et jetés à la poubelle, oubliés sur des pages de cahier d’écolier ou dans des dossiers, conservés parfois on ne sait pourquoi, sont peut-être des fenêtres ouvertes où le crayon se voit offrir la liberté d’un espace de création en dehors des troubles de la pensée.
Tout en gardant le laisser-aller dans le geste spontané, les traits rapides, les représentations et l’ouverture vers l’inconscient, ses dessins à l’encre sont devenus plus élaborés. Elle a choisi de les réaliser dans un autre contexte que celui de la communication téléphonique et d’utiliser un stylo feutre qui ne permet pas de gommer ses erreurs mais nécessite de les intégrer dans l’harmonie du dessin final. Afin que son mental qui tourne en boucle et son attention soient captivés par une source d’information extérieure, elle réalise ses dessins tout en regardant un film choisi au hasard sur un programme TV. Dans ce moment là de création exutoire, ce temps de respiration addictif, thérapeutique et apaisant, elle transforme ses émotions en « dessins téléphoniques ».